English version below.
An extract from the documentary George Sand: The Story of Her Life produced by CNDP 2004, Montreal (Quebec)
Quelques heures avant de commencer à écrire cet article, j’étais à Radio-Canada, dans la salle Jean-Desprez qui porte le nom de plume de la Québécoise Laurette Larocque (1906-1965), militante féministe et auteure de deux célèbres feuilletons radiophoniques Jeunesse dorée et Yvan l’intrépide qui ont duré 24 et 9 ans. Le rapprochement avec George Sand s’est imposé à mon esprit. Un siècle sépare Laurette Larocque d’Aurore Dupin Dudevant (1804-1876) qui, elle aussi, a signé ses écrits d’un prénom masculin joint à un nouveau patronyme en plus d’avoir publié des romans sous forme de feuilletons, dans les journaux. Nous pouvons supposer que, pour ces deux auteurs populaires, changer de nom s’est avéré une tactique efficace pour déjouer le silence historiquement imposé aux femmes.
Au cours de sa vie, George Sand a bénéficié d’une reconnaissance considérable à titre de romancière, mais elle a aussi marqué son époque par ses prises de position et ses écrits enracinés dans son engagement sociopolitique. Sa notoriété dépassait d’ailleurs les seules frontières de la France. Dostoïevski a salué l’influence de la dimension sociale de ses romans sur la littérature russe. Le poète américain Walt Whitman, quant à lui, affirme avoir adopté comme livre de chevet Consuelo (1846) découvert dans la bibliothèque de sa mère. Ce ne sont là que deux exemples.
Au-delà du mythe George Sand et de l’aura de scandale qui flotte autour de cette imposante figure de la littérature française du XIXe siècle, Aurore Dupin était une femme remarquable dans sa vie personnelle, son engagement littéraire et son indéniable volonté de mettre sa plume au service de ses idéaux sociopolitiques.
D’AURORE DUPIN À GEORGE SAND
Née d’un mariage d’amour entre un père aristocrate et une mère issue d’un milieu très modeste, George Sand chevauche deux classes sociales. Elle écrit, dans son autobiographie, Histoire de ma vie, que « le sang des rois se trouva mêlé dans [ses] veines au sang des pauvres et des petits ». Ce métissage social de la petite Aurore Dupin constitue l’humus à partir duquel se développe la femme qui deviendra George Sand.
À l’âge de quatre ans, alors qu’elle arrive d’Espagne avec sa famille, Aurore rencontre pour la première fois sa grand-mère paternelle. Au cours de l’année qui suit leur installation au château de Nohant dans le Berry, son père, Maurice, meurt dans un accident de cheval. Sa mère quitte ensuite Nohant et cède ses droits sur sa fille à la mère de Maurice. L’enfant, qui regrette vivement le départ de sa mère, remplace son père dans le cœur de cette grand-mère qui a pour ancêtre Auguste II, roi de Pologne.
Aurore de Saxe, est une femme du XVIIIe siècle, une héritière de la philosophie des Lumières. Elle fait de la future George Sand une fille de la Révolution qui grandit dans un climat de liberté et d’ouverture d’esprit. Après avoir été retirée du couvent des Anglaises à Paris par sa grand-mère qui s’inquiétait de ses élans de mysticisme, sa formation intellectuelle est confiée à Deschartres, un excentrique qui avait été le précepteur de son père. Elle se plaît alors à faire de la musique, dessiner, lire et écrire des lettres à ses amies du couvent. Jeune fille énergique, elle apprécie les travaux manuels, les excursions dans la campagne berrichonne, les baignades dans l’Indre et les promenades à cheval ; elle monte à califourchon, ce que les femmes de son époque ne font pas. Elle connaît des jeunes gens de La Châtre, qui étudient à Paris et qui défendent des idées républicaines. Dans la campagne berrichonne du début du dix-neuvième siècle, cette liberté et cette indépendance prêtent le flanc à certaines médisances.
Aurore perd sa grand-mère à l’âge de dix-sept ans et épouse, un an plus tard, Casimir Dudevant. Il est son aîné de neuf ans. Descendant d’une famille aristocratique, il ne veut pas porter le titre de baron et séduit aussi la jeune fille par la simplicité et l’honnêteté de sa demande en mariage. Aurore donnera naissance à deux enfants Maurice et Solange. Au fil des ans, l’écart entre Casimir et sa jeune femme s’accroît, ils ne partagent pas les mêmes idées et n’ont pas les mêmes préoccupations. Aurore partira pour Paris avec son amant Jules Sandeau. Elle y deviendra George Sand
NAISSANCE DE GEORGE SAND
Aurore Dupin arrive à Paris avec la ferme intention d’y gagner sa vie en dessinant ou écrivant pour la presse parisienne. Elle publie dans Le Figaro un premier article qui fait beaucoup de remous. De concert avec Jules Sandeau, elle s’attaque à la rédaction d’un roman, Rose et Blanche, qui sera publié sous le nom fictif de J. Sand. En 1832, paraît, sous la signature de G. Sand, Indiana, son véritable premier roman. Cette publication constitue un événement sur la scène parisienne où ce nouvel auteur est absolument inconnu. L’œuvre, comparée à du Balzac, critique ouvertement le Code civil napoléonien qui réduit les femmes mariées à une situation de dépendance où elles n’ont aucun droit civil ni aucun pouvoir.
Son deuxième roman, Lélia, paraît en 1833 sous le nom George Sand. Cet ouvrage crée un scandale dans le milieu littéraire parisien. Il s’agit d’un roman philosophique traversé par ce « mal du siècle » caractéristique de l’époque romantique qui, pour ce qui est de la littérature française, atteint son apogée dans les années 1830. Le roman met en scène un personnage désabusé, incapable d’aimer, incapable de vivre. Lélia choque ses contemporains par son contenu, et on a aussi beaucoup critiqué sa forme. George Sand ne s’embarrasse pas des conventions littéraires, elle ose écrire comme le commande son propos. Elle mélange les passages lyriques aux descriptions réalistes, elle est capable d’audace dans l’emploi de différents procédés littéraires et elle n’est pas frileuse devant l’angoissant vide de la création.
George Sand deviendra une écrivaine populaire préoccupée de la situation des femmes et des injustices sociales. Elle mettra en scène des personnages aux prises avec des conditions, des circonstances et des événements variés en ayant habilement recours à de multiples procédés littéraires qui lui permettent d’exposer et d’interroger les réalités sociales et humaines qui la préoccupent.
L’entrée en littérature de la jeune auteure a été spectaculaire. Ce départ fulgurant ne s’est pas démenti. Elle a publié environ quatre vingt dix œuvres de fiction, une très volumineuse autobiographie évoquée plus haut, de nombreux autres textes, comme des récits de voyages, et par ailleurs une correspondance qui a été publiée en vingt-cinq volumes. George Sand a aussi mis sa plume au service d’un engagement sociopolitique indéfectible.
ENGAGEMENT SOCIAL ET POLITIQUE
La France du XIXe siècle a traversé de nombreuses périodes d’agitation. Fille de la Révolution française de 1789 et d’un père républicain au sein de l’armée napoléonienne, George Sand constate que les intérêts du peuple ne sont pas toujours servis par la jeune démocratie en marche. Avant 1930, année où elle s’affirme républicaine, elle se soucie assez peu de questions politiques, mais éprise de justice sociale, elle finit par se déclarer socialiste en 1840. Sa pensée se radicalise graduellement et sa véritable entrée en politique se fait en 1843 alors que La Revue des Deux Mondes de Charles Buloz refuse de publier ses romans si elle ne modifie pas le point de vue « communiste » qu’elle y défend. Elle crée alors avec le socialiste Pierre Leroux et Louis Viardot La Revue indépendante dont elle a elle-même trouvé le titre.
C’est aussi en 1843 qu’elle prend la défense de Fanchette, une arriérée mentale de 15 ans dont les religieuses de l’hospice de La Châtre ont voulu se débarrasser en faisant en sorte qu’elle s’égare dans la forêt. George Sand dénonce les religieuses et l’inefficacité hypocrite des fonctionnaires qui les protègent. Les imprimeurs locaux refusent de reproduire la brochure qu’elle a écrite. Sand et ceux qui partagent ses points de vue en déduisent qu’il faut créer un journal d’opposition. L’Éclaireur de l’Indre paraît pour la première fois en 1844.
George Sand entend faire en sorte que son travail d’écriture soit de plus en plus au service de ses idées égalitaires. Elle prend non seulement elle-même la défense des plus humbles dans ses écrits, mais elle favorise et encourage aussi l’expression des écrivains et poètes ouvriers dont la voix est trop souvent étouffée par le mépris. Elle multiplie par ailleurs les différents types de textes où elle s’engage à titre de citoyenne : reportages, témoignages, lettres, et aussi quelques textes plus théoriques sous forme d’essais. Elle n’est cependant pas une théoricienne, elle ne veut que défendre sa vision du monde dans une période de l’histoire qui est particulièrement mouvementée.
Dans les mois qui suivent la révolution de février 1848 qui a renversé la Monarchie de Juillet et donné naissance à la Deuxième République, Sand crée un hebdomadaire qu’elle intitule La Cause du peuple. Elle affirme vouloir y suivre l’événement parce qu’il met en rapport direct avec l’émotion du moment. Sollicitée par le Gouvernement provisoire, elle accepte ensuite de participer de façon anonyme aux Bulletins de la République qui en sont l’organe officiel. Après avoir mis fin à cette collaboration, elle écrit, entre le 2 mai et le 11 juin, treize articles pour La Vraie République de Théophile Thoré qui est très critique à l’endroit du Gouvernement provisoire. Sand sera accusée d’avoir été de ceux qui ont fomenté la révolte de juin 1848.
En mars, on avait annoncé pour avril des élections au suffrage universel masculin. George Sand pensait que c’était prématuré parce qu’elle considérait que les paysans n’étaient pas prêts. Elle avait par ailleurs aussi refusé de se présenter comme députée à l’Assemblée nationale comme le souhaitait un groupe de femmes dont elle n’approuvait pas la revendication du droit de vote pour les femmes. Elle considérait qu’une telle réclamation ne touchait que les plus favorisées de la société et qu’il fallait se préoccuper de l’ensemble des femmes dans ce contexte social où les femmes mariées n’avaient aucun pouvoir et où la majorité d’entre elles voterait nécessairement comme leur mari.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, George Sand écrit son Journal d’un voyageur pendant la guerre qui sera ensuite publié. Selon son habitude, elle veut surtout y témoigner de ce qu’elle voit et entend dans le Berry où elle s’est retirée et où elle constate l’écart très grand entre les régions et Paris. Elle est plus républicaine que patriote. Elle s’oppose à la guerre contre l’Allemagne, un pays qu’elle aime. George Sand a voyagé en Europe et elle se sent Européenne. Elle a d’ailleurs vu juste, cette guerre s’est soldée par un échec, la France a dû capituler le 29 janvier 1871. Cette capitulation crée parmi les classes populaires parisiennes un climat de méfiance à l’endroit de leur gouvernement ; Paris qui a mené un combat courageux contre l’ennemi, est affamé, bombardé. C’est dans ce climat que naîtra la Commune de Paris de 1871.
Les classes populaires créent leur propre gouvernement entre le 18 mars et le 28 mai. Cette insurrection se termine dans la violence au cours de la semaine sanglante de mai 1871. On a reproché à George Sand et à d’autres écrivains et intellectuels de l’époque de ne pas avoir appuyé les communards. Elle était alors dans le Berry et bien qu’elle ait toujours affirmé s’opposer à toute forme de violence, elle aurait dit en privé qu’elle comprenait ce mouvement de révolte du peuple travailleur parisien.
George Sand n’a certainement pas changé le monde à elle seule. La conjonction de son histoire personnelle, de son métier de femme de lettres et de la conjoncture sociopolitique de l’époque où elle a vécu lui a cependant permis d’apporter une contribution aux idées et aux valeurs de son temps. C’était là un destin remarquable parce que les femmes ne pouvaient pas alors facilement s’émanciper et elles y étaient au mieux des faire-valoir de leur mari. George Sand est morte alors qu’elle avait un dernier roman en chantier. Elle a travaillé jusqu’à la fin de ses jours et son esprit de liberté, d’indépendance et d’authenticité ne s’est jamais démenti. Elle est morte toujours convaincue de ses idéaux de justice sociale.
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GEORGE SAND: A REMARKABLE WOMAN
Translated by Maria Worton
Some hours prior to commencing this article I was at Radio Canada, in the Jean Desprez room, Jean Desprez being the penname of the writer Laurette Larocque (1906-1965), militant feminist and author of two celebrated radio series, Jeunesse doree and Yvan L’intrepide. The connection with George Sand came to mind. Precisely one century separates Laurette Larocque from Aurore Dupin Dudevant (1804-1876) who also under a masculine first name and an assumed surname had her novels serialized in the newspapers of her time. For these two popular authors, changing their names proved an effective tactic for foiling the silence historically imposed upon women.
In the course of her life, George Sand enjoyed considerable recognition as a novelist, but she also influenced her era with her writings rooted in her sociopolitical engagement. Her notoriety spread beyond the frontiers of France. Dostoevsky recognized how the social dimension of her novels influenced Russian literature. The American poet, Walt Whitman, for his part, claims to have adopted, as his pillow book, Sand’s Consuelo (1842), discovered in his mother’s bookcase.
Beyond the George Sand myth and the aura of scandal that hangs around this imposing figure of 19th century French literature, Aurore Dupin was a remarkable woman.
FROM D’AURORE DUPIN TO GEORGE SAND
The child of a love marriage between an aristocrat father and a mother of modest background, George Sand straddled the two classes. She wrote, in her autobiography, Histoire de ma vie, “The blood of kings is mixed in my veins with the blood of the poor and the small”. This duality constituted the soil in which George Sand grew.
At the age of four when she travelled from Spain to the region of Berry, Aurore, meets her paternal grandmother for the first time. In the course of the year that follows her arrival at the château de Nohant, her father dies in a riding accident. The mother puts her daughter under the legal guardianship of the grandmother. The child, who misses her mother terribly, replaces her father Maurice in the heart of her grandmother, Aurore de Saxe Dupin, the great grandchild of Auguste ll, King of Poland.
Aurore de Saxe is a woman of the Enlightenment. She, in turn, makes of Aurore a child of the Revolution, of liberty and equality. In fact, the grandmother withdraws Aurore from the convent and its mystical allure, in favor of a rather eccentric family tutor. Aurore is instructed in the arts and letters, rides astride her horse, experiencing a large degree of free reign at a time when young women are usually confined. She befriends youth who have studied in Paris and defended republican ideas. In the Berry countryside, at the beginning of the 19th century Aurore soon becomes the subject of rumors and gossip.
At the age of 17 she loses her grandmother and a year later she marries Casimir Dudevant. He is nine years older than her and she is attracted to the simplicity and honesty of his marriage proposal. Together they have two children, Maurice and Solange, but over the years Aurore and Casimir will grow apart. They share neither the same ideas nor the same concerns. She will leave for Paris with her young lover, Jules Sandeau. She will become George Sand.
THE BIRTH OF GEORGE SAND
Aurore Dupin arrives in Paris with the clear intention of earning her living drawing or writing for the Parisian press. She publishes a first article in Le Figaro and throws herself into a novel that, according to her autobiography, is revised by her young lover and so signed by the two of them, using the pen name J. Sand. After Rose et Blanche is published, she completes her first novel independently, Indiana, signed, G. Sand. Since he’s had nothing to do with its creation, her lover refuses her the initial J. Indiana, its author unknown, is subsequently the talk of the Parisian scene. The work, compared to Balzac, openly criticizes the Napoleonic Civil Code that deprives women of any civil rights or power.
Her second novel, Lélia, appears in 1833, bearing the name George Sand. The work creates a scandal in the Parisian literary scene. It’s a philosophical novel, capturing the malaise of the time. True to Romantic French literature that reaches its pinnacle in the 1830’s, the novel turns on a central character who is disillusioned, incapable of loving, incapable of living. Lélia shocks its contemporaries with its content and receives much criticism for its style. George Sand does not bow to literary convention however: she mixes lyrical passages with realistic descriptions; she’s audacious in her application of various literary styles; she abandons herself to her creativity.
George Sand will become a popular writer concerned with the situation of women and social injustice. She will create characters faced with the conditions, circumstances and events that characterize her day, and allow her to expose and challenge the social and human issues that concern her.
The arrival of the young author on the literary scene is spectacular. This auspicious beginning is a sign of things to come. She will publish nigh on ninety works of fiction, and in addition to the extensive autobiography noted earlier, numerous other writings, such as travel journals, as well as a lifetime of correspondence gathered together into twenty-five volumes. George Sand will also relentlessly put her pen into the service of her sociopolitical engagement.
SOCIAL AND POLITICAL ENGAGEMENT
France of the 19th century is a time of turmoil and upheaval. Both a daughter of the revolution of 1789 and of a republican father, soldier of Napoleon’s army, George Sand becomes aware that the interests of the people are not always well served by the new democracy. Before 1830, the year she declares her Republican affiliation, political questions are of little concern, nevertheless social justice issues are. By 1840 she defines herself as a socialist. Her political thought continues to radicalize and in 1843 La Revue des Deux Mondes refuses to publish her novels until she modifies the “communist” point of view that she defends. In response and in league with socialist Pierre Leroux, and Louis Viardot she creates La Revue indépendante.
1843 is also the year that she comes to the defense of Fanchette, a 15 year old girl in the care of the nuns of an asylum in La Châtre. Wanting to rid themselves of their intellectually challenged charge, the nuns arrange for Fanchette to be taken into the woods and abandoned. George Sand denounces both the hypocrisy and the negligence of the nuns, and the civil servants who protect them. Local printers refuse to print the pamphlet that she produces. Sand and her supporters conclude that a dedicated newspaper is required for raising such issues. The first issue of L’Eclaireur de L’Indre appears in 1844.
George Sand intends her writing to serve egalitarian ideas by coming to the defense of the underprivileged and also encouraging expression by writers and poets of the working class, a voice too often stifled and scorned. As a citizen, she employs reportage, interviews, letters, and analysis. She is not however a theoretician, she only wants to defend her vision of the world in a period of history that is particularly tumultuous and unfair.
In the months that follow the February revolution of 1848 that overthrows the monarchy of July and installs the Second Republic, Sand creates a weekly newspaper entitled, La Cause du people. She wants to capture events as they are happening and to bring people into the emotion of the moment. Solicited by the Provisional Government, she agrees to participate on an anonymous basis, in the Bulletins de la République, their official organ. At the end of this collaboration she writes, from May 2nd to June 11th, thirteen articles for La Vraie République , another political newspaper, created by Théophile Thoré, a republican very critical of the Provisional Government. Sand, among others, will be accused of fomenting the uprising of June 1848.
In March, elections had been announced, for a male universal suffrage for the month of April. George Sand believed this was premature and that the peasants were too divided. She had, in addition, refused to present herself as a deputy to the National Assembly, as the women’s lobby had hoped, in disagreement with its demand for female suffrage. She had decided such a demand would only benefit the more privileged in society and that it was otherwise necessary to consider all of women in a social context in which married women had no power and whereby the majority of them would necessarily vote the way of their husbands.
In her later years and during the Franco-Prussian war of 1870-1871, George Sand writes a Journal d’un voyageur pendant la guerre that will later be published. In her usual manner, she wants above all to witness what she sees and hears in the region of Berry, where she’s retired and where she can observe the divide between the provincial regions and Paris. She is more republican than patriot and she opposes the war against Germany, a country that she loves. George Sand has travelled Europe and she feels European. She correctly predicts that the war will end in failure. France surrenders January 29th 1871, amid food shortages in Paris, military failures and the Prussian bombardment of the capital. It’s this climate that gives rise to the Paris Commune of 1871.
During the Paris Commune working class people govern themselves from March 18th to May 28th, until the military move in and violently take back the city following La Semaine Sanglante. George Sand and other writers and intellectuals are blamed for not supporting les communards. In Berry at the time, it is rumored that Sand privately expresses her sympathy for the movement, although publicly she remains opposed to any form of violence.
The woman that has become George Sand has certainly not changed the world single handedly. The conjunction of her personal history, her work as a woman of letters and the socio-political conjuncture of the era in which she lives has allowed her to contribute to the ideas and values of the time. Nevertheless, her destiny proves remarkable, given the great difficulty of self-emancipation experienced by the women of her day who by and large exist to valorize their husbands. George Sand dies with a work in progress, still in love with ideas of social justice. All her life her passion for liberty, independence, and authenticity never fails her.