1) Qu'est-ce qui t'a motivé / poussé vers la sculpture; et pourquoi le bronze?

Premièrement, j'ai toujours été fasciné par l'histoire, spécialement l'époque médiévale et l'époque des mousquetaires. À l'age de 13 ans, j'entrais dans le monde des groupes de reconstitution historique avec la SCA (society for creative anachronism). Ce qui me permis assez jeune de commencer à faire du combat en armure et, par après, de l'escrime s'inspirant de celle fait à la renaissance.

Au contact et en discutant de thèmes médiévaux et renaissances, on finit par se documenter, et en tant que jeune étudiant en arts plastique au Cégep de Ste-Foy à Québec, c'est avec les artistes de la renaissance que je suis tombé en amour. Ayant toujours préférer une certaine forme de réalisme, les grands maîtres comme Michelange, Le Bernin, Giambologna m'ont toujours fasciné et inspirer. Plus près de nous, c'est avec Rodin et les Hébert (artistes québécois) que cette passion pour la sculpture s'est poursuivit.

Lors de mon arrivé à la maîtrise en Arts visuels à l'Université Laval en 1997 je savais ce que j'aspirais à réaliser des œuvres, des sculptures s'approchant du calibre de celles des artistes des siècles passés.

Le thème central de ma recherche, la mort est un thème ayant servit d'inspiration aux artistes depuis le début des temps. C'est vers la notion de finitude humaine de la philosophie existentialisme que ma quête de sens s'est portée. La mort, mais plus précisément la mort au cœur de la vie, de nos vie, se qui se traduit, à l'intérieur de mes sculptures par une représentation de différents visages que la mort pourrait revêtir pour s'immiscer dans nos vie, pour nous séduire, pour nous ravir, bref, pour venir nous chercher.

C'est de la mythologie classique et chrétienne un peu à la manière des sculpteurs de la renaissance que je me suis inspiré pour représenter ces divers visages de la mort. Allant chercher dans la mythologie un sens déjà proche de ma préoccupation pour la mort et les interprétants par un visuel personnel qui ne laisserai aucun doute sur le sens que je désire donner à mes sculptures: La mort peu prendre bien des visages, elle peut être violente, comme sournoise, elle peut surprendre, comme elle peut séduire, mais n'en reste pas moins qu'elle est là, là, au coeur de nos vie.

Le bronze… le bronze, bien c'est un fantasme. Tous les grands sculpteurs ont, à un moment où à un autre de leur vie fait des sculptures dans ce matériau. Appréciant particulièrement sa permanence et son lien direct avec les siècles passés le bronze me permet d'utiliser le moulage de modèles vivants dans la réalisation des mes sculptures. Le thème central étant la mort, il m'apparaissait essentiel que l'humain soit présent dans mes sculptures non pas simplement en idée, mais presque en chair et en os.

Finalement, le bronze me permet une dichotomie intéressante: parler de la mort de l'homme par des sculptures qui sont, pour leur part, immortelles.

2) SVP offre-nous un synopsis (1/4 pages) de ta thèse de doctorat.

Je poursuis présentement mes études au niveau doctoral à l'Université du Québec à Montréal. Je désire poursuivre ma recherche que j'avais entrepris lors de ma maîtrise, mais, cette fois-ci, à fin de mieux comprendre les interrelations des éléments de ma pratique: mort (philosophie), mythologie, contexte social et la façon qu'ils se tissent pour créer les œuvres sculpturales que je réalise. La création artistique est habituellement un processus inconscient qui reste souvent mystérieux, la création d'un modèle du fonctionnement de ma création artistique permettra aux autres artistes, je l'espère, de mieux comprendre comment le processus créateur peut prendre forme dans leur propre pratique. Pour mener cette recherche à son terme, une nouvelle sculpture de bronze pourtant sur le thème de la finitude humaine, la mort au cœur de la vie, sera réalisée.

3) Ta passion pour l'époque médiévale, comment est-elle liée a tout cela? Comment peux-tu expliquer l'escrime en temps qu'exercice? Quels sont les bénéfices?

En fait, l'homme n'est pas un dessin, un élément à deux dimension facile à cerné et je ne fais pas exception à cette règle. Je ne suis pas simplement un sculpteur. Je fais plein de chose. Comme j'en parlais au début de l'entrevue, j'ai une forte passion pour l'histoire. Après avoir commencer à faire de l'escrime, j'ai commencer à me documenter dans des manuels historiques et à me perfectionner en me spécialisant en escrime renaissance, laissant de coté l'escrime olympique pour me consacrer à un style de combat plus proche de ce que les mousquetaires pouvaient faire à l'époque. J'ai commencé à donner des cours et j'ai travaillé pendant trois ans pour les Fêtes de la Nouvelle France à Québec. Par après, cette passion pour l'escrime m'a permis de travailler dans le domaine du cinéma avec les cascadeurs pour réaliser des scènes nécessitant la mise en scène de combat à saveur historique.

Comme tout les sports de combat, ce que j'aime dans l'escrime, c'est son coté total. Lorsque l'on se mesure à un adversaire, tout notre vie se rétrécie au minimum, tout nos problèmes de travail, de notre vie amoureuse, etc. disparaissent pour ne laisser que l'échange que l'on a avec notre adversaire. C'est très bon pour permettre à la vapeur de sortir, mais comme dans les arts martiaux, si l'on laisse son agressivité sortir de façon incontrôlée, la précision devient manquante et notre adversaire a plus de facilité à nous battre. Il faut donc, comme dans les arts martiaux, apprendre à se contrôler et à diriger notre attention sur la seule chose qui importe pour le moment; l'échange entre nous et notre adversaire. C'est comme une partie d'échecs, il faut amené l'adversaire à se compromettre pour ensuite frapper et marquer. L'escrime est aussi très bonne pour la précision. Loin d'être un sport de force brut, l'escrime demande une très bonne coordination et une précision pour pouvoir atteindre la performance optimale. De plus, si l'on fait de l'escrime renaissance, ça nous permet de s'habiller dans de superbes costumes d'époques… :)